Lettres Citoyennes Éparses

Prise de conscience jour après jour, pierre après pierre…des difficultés du parcours de sa propre aventure spirituelle, matérielle, physique et humaine avec, en particulier, celles de l’aptitude de notre Verbe à nous aider à sortir de l’immatérialité de la parole individuelle pour pouvoir se concentrer sur l’accessibilité à la maîtrise concrète d’objets ou d’actes pondérés et justes face à autrui et au Monde environnants.

Commençons par nous avouer, qu’enfants puis adolescents, ce n’est que peu à peu que nous nous familiarisions avec cette notion d’évidence déterminante, que l'existence de chaque chose et de chacun ne saurait se définir par leurs seules apparences, capacités ou dimensions biologique, physiologique et animale.

Notre sensibilité et nos penchants conditionnés par l’éducation et les jugements de valeur de notre milieu naturel, nourrissent nos propres motivations pour inciter les aspirations natives de chaque individu au dépassement de soi : c’est ainsi que nous aimons, n'aimons pas ou plus, haïssons, méprisons, estimons, désirons, repoussons, rejetons, etc…par rapport, le plus souvent, à certains repères, critères et interdits, le plus souvent, transmis et inculqués par tradition, comme si, finalement, nous ne pouvions parvenir, de nous-mêmes, à faire pleinement usage de notre libre-arbitre ou de nos propres jugements de conscience.

C’est ainsi, que sensations, émotions, perceptions se métamorphosent en sentiments, idées, volontés, croyances, passions ou habitudes comme des standards de comportements et mentalités d’une génération à l’autre, de famille en famille, de classe sociale en classe sociale ou d’ethnie en ethnie.

Et tout se passe, comme si l'homme éclairé par l'intuition d’un gisement bouillonnant de lumière intérieure, éprouvait le besoin de la projeter sur tout ce qui l'entoure, afin de se rendre toutes ces choses familières, accessibles ou, à tout le moins, compréhensibles. D'où ces efforts démesurés, renouvelés et + ou – vains pour atteindre la plus grande part de toutes ces vérités +ou -complexes, éloignées et obsédantes, d'autant plus troublantes, qu'elles paraissent jouer à cache-cache derrière une réalité multiple, changeante, insaisissable sous un voile, qui ne cesse de dissimuler nos propres préjugés et ambitions, nos pesanteurs et nos limites.

A tel point, qu'aucun d'entre nous n'aime guère se tromper sur ses propres opinions, jugements, choix et engagements et, encore moins, s’entendre dire ou prouver qu’il a tort, qu’il s’agisse de ses propres croyances, idées reçues et convictions sur le Beau, le Vrai, le Bien ou de son interprétation et sa conception personnelles évolutives dans la vie courante, publique, politique, philosophique ou religieuse d’ici-bas.

Or, pour remédier à ces situations instables, inconfortables et même paradoxales les êtres humains disposent, tous, dans les domaines de la Connaissance, de la Communication, du Savoir, du Savoir-faire et du faire-savoir, de l'aide de symboles individuels et collectifs, qui révèlent et revêtent une densité psychologique et intellectuelle, telles qu’ils déclenchent, fixent et facilitent la réflexion, l'examen de libre-arbitre, le comportement et l'action idoines pour entreprendre et parfaire les conditions de sa propre liberté devant les questions, les contraintes et l’urgence quotidiennes, auxquelles notre personnalité se doit d'apporter réponse, si elle veut pouvoir se révéler et s’affirmer en se réalisant.

Ces symboles ne sont que des condensés et des exemples permanents de sagesse populaire, qui sont à notre disposition pour nous inspirer le chemin d’ accès aux réponses appropriées, là, où notre sensibilité et notre intelligence risqueraient de rester interloquées. Jour après jour, pierre après pierre, nous devons résoudre les difficultés de l'aventure et de la quête spirituelles de notre pensée consciente, afin que le Verbe ne cesse d’incarner l’enveloppe charnelle et le support de nos pensées et de nos actes.

Or, tout se passe comme s'il ne suffisait pas, que l'Homme, éclairé par sa propre vocation intérieure et ses lumières, ait accès au Monde, qui est en lui et autour de lui mais l'oblige, en permanence, à harmoniser l'authenticité, la vérité et l’humanité de ses propres penchants avec ses pensées et son comportement face à autrui. Autrement dit, l'homme est condamné à ne dire, que ce qu'il pense et à ne faire que ce qu'il dit, s'il veut, que le temps, les faits ou quelque jugement de Valeur ne puisse le mettre, un jour, en contradiction avec lui-même par rapport à autrui.

L’Éducation nationale serait, ainsi, bien avisée d’intégrer ces données modernes dans les divers objectifs de ses programmes de formation et à tous les niveaux, à partir de l’enfance, en s’adjoignant supports et explorations psychologiques et psychanalytiques dans le cursus progressif de la maîtrise des connaissances tributaire d’une meilleure connaissance et maîtrise de soi, de ses capacités et limites dans le monde extérieur mais aussi des challenges, auxquels chacun est et sera confronté dans la vie professionnelle, privée, publique ou socioculturelle. 

NB « VITRAUX INTIMES »   -4

                                                                                  CALVERO