Lettres Citoyennes Éparses

Réflexions autour de : Entre intégration européenne et mondialisation économique la démocratie de « proximité » peut-elle avoir une réalité, un rôle et un avenir ?

Pour prétendre répondre exhaustivement à une telle question socio-économico-politique et culturelle conditionnant et engageant notre Avenir sur l’expérience et les leçons du passé ou de l’histoire, il faut, me semble-t-il, d’abord, se demander, si ces espaces et degrés divers de notre quotidien, en apparence,  antinomiques ou contradictoires, ne sont pas, en réalité, interdépendants et, de ce point de vue, complémentaires.

Et si, d’aventure, ce ne serait pas la pratique d’une accoutumance courante quasi hermétique des divers langages de ces domaines et matières spécifiques, non seulement trop souvent cloisonnés aux divers stades de leur utilisation dans notre société mais encore assujettis aux dissonances individuelles de sensibilités, d’ intelligences, d’habitudes et de traditions diverses, qui feraient ainsi opposition, jour après jour et tant bien que mal, à l’élaboration et à la conception d’ un avenir individuel et collectif harmonieux et serein .

Et, donc, s’il est vrai, néanmoins, que les principes d’une démarche démocratique demeurent, à peu de choses près, les mêmes, quel que soit leur champ d’application ou d’investigation dans le pays et la région concernés, il n’est pas étonnant que liberté, égalité et fraternité soient ressenties, à peu près, de la même manière à Paris, à Madrid, à Londres, à Berlin comme à Béziers : seules les modalités et les usages de leur expression et de leur manifestation y varient. Mais l’aspiration profonde des individus demeure la même, quand l’ expression d’une chronique audiovisuelle quasi simultanée dans toutes les langues prouve que les événements et les images du Monde entier sont interprétés et ressentis en temps réel à peu près de la même manière par et pour l’ Opinion internationale dans chaque Pays.

En ce qui concerne, en particulier, la résonance évènementielle de l’exemplarité démocratique, les difficultés d’éloignement, de distance ou de langue n’ont presque plus cours de nos jours. Et ce n’est, donc, pas parce qu’un mimétisme de bon aloi s’étend sur la société mondiale, que notre enracinement et notre sève doivent se priver, pour autant, de leurs droits, pouvoirs et devoirs, puisque c’est dans cet espace quotidien réservé à chacun, que la fibre démocratique peut puiser et renouveler son énergie, son rayonnement, sa réalité et son impact.

De fait, l’épanouissement et l’enrichissement citoyens commencent par « se mettre sur la montre » comme disait Montaigne, pour se prouver et s’éprouver, au plus près, dans le giron local, où les lieux de naissance et de vie de chacun sont toujours perçus et vécus comme terreau nourricier d’élection, de stabilité et de félicité. À cet égard, Dostoievski n’avait-il pas déjà prophétisé que « Plus l’arbre pousse haut ses branches dans le ciel, plus ses racines s’enfoncent profondément dans la terre ».

N’ est-il pas particulièrement remarquable de noter et souligner combien ceux qui ont incarné à un moment quelconque de leur vie et de notre histoire les valeurs et le génie de notre Nation, ont si bien su s’inspirer de leur terroir, chemin faisant, avant d’être reconnus, finalement, comme porte-paroles et figures emblématiques de leur ville, village, Région ou Pays  Et nous ne voyons pas pourquoi il en serait autrement pour aujourd’hui comme pour demain. A moins de nier ou de mépriser les ressorts et vertus d’un régionalisme populiste, où plongent, se régénèrent et prolifèrent les racines démocratiques de notre Nation et de notre République depuis toujours.

Or, ce témoignage d’inaliénable piété filiale à l’égard de toute cette culture native accumulée n’a pu être sauvegardé que grâce à des lieux de vie familiers et des personnages façonnés par notre tradition folklorique et culturelle, le style d’architecture, d’urbanisme et d’environnement, qui imprègnent, subliment et fondent dans le psychisme des générations successives les types exemplaires de critères, de mentalités, de conceptions et d’actions, qui vont se cristalliser en propageant l’inspiration du génie des lieux dans des actes, des œuvres et des personnalités hors du commun, voire de nos héros.

C’est donc bien dans le cadre d’Urbanisme, Mémoire et Caractère de la Cité, que le champ de nos ambitions personnelles et collectives doit s’ouvrir et se développer en devenir et en complémentarité pour poursuivre et incarner l’histoire de la Culture de nos antiques Cités du pourtour méditerranéen. C’est le vœu ardent que je forme pour nos collectivités municipales et régionales, autant que pour nos concitoyens en quête d’un avenir épanouissant, florissant et industrieux.

NB « VITRAUX INTIMES »   -3                                                      CALVERO

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